Actions Starlink : à qui appartiennent-elles ? Détails des propriétaires

2080 satellites, 2 millions d’abonnés, une poignée d’actionnaires : le réseau Starlink ne ressemble à rien de ce qu’a connu l’industrie des télécoms. Derrière la promesse d’un internet mondial, c’est un pouvoir rare, concentré, qui se déploie à l’ombre des fusées SpaceX.

SpaceX garde la mainmise sur Starlink, verrouillant l’actionnariat et rendant toute ouverture extérieure quasi impossible pour l’instant. Elon Musk, par le biais de SpaceX, orchestre chaque décision, chaque orientation stratégique, chaque flux de revenus issus de cette infrastructure qui croît à un rythme effréné.

Personne ne se partage vraiment le gâteau : le modèle actionnarial resserré maintient l’entreprise hors des radars boursiers. Ce choix protège les intérêts des actionnaires historiques tout en renforçant la centralisation du pouvoir. En bout de chaîne, les conséquences se font sentir jusque dans la répartition des profits, les tarifs pratiqués et la façon dont le service s’étend, ou non, à travers le monde.

Starlink, la branche satellite de SpaceX, ne s’est pas contentée de répliquer les anciennes recettes de l’internet spatial. Fini les satellites géostationnaires, massifs et lointains : ici, ce sont des milliers de petits satellites en orbite basse qui quadrillent le ciel, bougeant vite, couvrant chaque zone du globe avec une souplesse inédite.

En pratique, la technologie Starlink transforme la donne sur plusieurs plans :

  • La latence s’effondre : la faible altitude des satellites rapproche le service des performances d’un réseau terrestre. Pour ceux qui vivent loin de toute infrastructure classique, c’est un saut de géant.
  • Le débit reste stable et évolue sans cesse, porté par le lancement régulier de nouveaux satellites et l’optimisation permanente des terminaux de réception.

Tout l’écosystème s’articule autour des lanceurs Falcon, ces fusées réutilisables qui injectent chaque mois une nouvelle salve de satellites en orbite. Résultat, la couverture s’épaissit à vue d’œil, rendant le réseau plus dense et plus résilient à chaque vol.

La promesse affichée cible les zones rurales, isolées ou délaissées par la fibre. Les satellites Starlink de première génération gravitent à seulement 550 kilomètres d’altitude, bien en dessous des modèles traditionnels. Ce choix technique multiplie les relais et limite les coupures, ce qui se traduit par une expérience utilisateur plus robuste dans les régions mal desservies.

L’organisation du capital Starlink intrigue autant qu’elle fascine. Contrairement à la plupart des géants du secteur, le capital reste intégralement verrouillé : aucune action Starlink n’est accessible au grand public, ni via SpaceX, ni par une cotation directe. La filiale satellites dépend donc à 100% de sa maison-mère, elle-même non cotée, et tout remonte à SpaceX.

Au sein de SpaceX, Elon Musk règne sans partage : il possède autour de 42 % des parts, mais concentre près de 79 % des droits de vote grâce à une ingénierie de classes d’actions différenciées. À ses côtés, un cercle restreint d’investisseurs : de grands fonds américains, quelques sociétés de capital-risque, et des entités institutionnelles, telles que le fonds souverain d’Arabie Saoudite, Fidelity ou le fonds de pension ontarien. Les noms circulent, mais la liste précise reste opaque, conséquence directe du statut privé.

Ce verrouillage garantit à Musk un contrôle absolu sur le destin de Starlink. Qu’il s’agisse d’une future cotation, de cessions stratégiques ou de partenariats majeurs, tout se décide dans un cercle réduit. On retrouve là le schéma classique des mastodontes technologiques US : l’artisan du projet garde la main, s’appuyant sur des investisseurs triés sur le volet. L’éventualité d’une ouverture du capital demeure d’ailleurs un sujet sensible, suspendu au bon vouloir du fondateur.

L’internet par satellite, promis par Starlink, fait rêver jusqu’aux coins les plus reculés de la planète. Sur le papier, la constellation de satellites en orbite basse promet de réduire la fracture numérique. Les chiffres sont là : plus de 2 millions d’utilisateurs à travers le monde, une latence minimale, une couverture qui s’étend toujours plus loin.

Mais l’accès à Starlink n’est pas à la portée de tous. Entre le prix du kit matériel et l’abonnement mensuel, de nombreux foyers, notamment dans les pays émergents, restent sur le seuil. Le service privilégie les zones où la demande est solvable, déployant son réseau là où la rentabilité est garantie. Les populations les plus fragiles continuent de regarder passer la promesse numérique sans en profiter pleinement.

Ce scénario n’est pas nouveau : la technologie avance, mais l’accès reste inégal. L’infrastructure satellite, aussi sophistiquée soit-elle, ne suffit pas à combler le manque de formation ou d’accompagnement. Dans certaines régions, la qualité de service fluctue déjà, selon la densité d’utilisateurs ou les contraintes liées à l’orbite basse.

Pour illustrer ces disparités, voici un aperçu des tarifs et du niveau d’adoption selon les pays :

Pays Prix mensuel (USD) Taux d’adoption
États-Unis 120 Élevé
Brésil 65 Moyen
Nigeria 99 Faible

Starlink, malgré sa couverture quasi planétaire, met en lumière le décalage entre ambitions universelles et réalités économiques locales. Relier tous les points du globe n’efface pas la question centrale : qui pourra vraiment se connecter demain ?

Groupe de personnes discutant autour d

Elon Musk n’est pas simplement le principal actionnaire de Starlink. Il pilote la stratégie, orchestre chaque lancement, impose le tempo du réseau. Starlink, valorisé à plusieurs dizaines de milliards de dollars malgré l’absence d’IPO, reste un joyau jalousement gardé par l’écosystème SpaceX et ses partenaires historiques.

Ce modèle attire autant qu’il inquiète. L’autofinancement accélère les innovations et l’expansion, notamment en Europe et en Amérique du Nord. Mais la concentration du pouvoir autour de Musk pose question : peu d’actionnaires, peu de contre-pouvoirs, et une distribution de capital qui laisse les salariés à la marge.

La guerre en Ukraine a mis en lumière un autre enjeu : la capacité de Musk à activer ou suspendre l’accès au réseau Starlink dans des zones sensibles. Ce fut le cas en mer Noire lors d’opérations ukrainiennes contre la flotte russe. Cette dépendance à un acteur privé place les États dans une position délicate : le contrôle d’une infrastructure stratégique repose sur les décisions d’un seul homme, loin de toute régulation publique. Même l’Union européenne s’interroge sur sa propre souveraineté numérique face à une telle concentration.

Starlink continue de réinventer le secteur spatial et les télécommunications. Mais derrière la promesse d’un accès planétaire, l’avenir du réseau se joue entre les mains d’un petit cercle, et le sort de millions d’utilisateurs dépendra, demain encore, des choix d’Elon Musk.

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